Un amour commence à exister quand chacun offre à l’autre le fond de ses pensées, les secrets les plus verrouillés. Sinon, ce n’est pas de l’amour, c’est de l’échange de peaux, de désir immédiat.
Roman épistolaire écrit par Katherine Pancol, Un homme à distance aborde le registre de la correspondance et une histoire d’amour naissante entre une libraire à Fécamp, Kay Barthodli, et un écrivain de guides touristiques, Jonathan Shields. Ces derniers ne se sont jamais vus et de confidences en confidences, des liens se tissent et se brisent. Cependant, les apparences peuvent être trompeuses… Qui est vraiment Jonathan Shields, l’homme à distance, et Kay apprendra-t-elle à le connaitre? Pourquoi est-il si insistant? Quelle est cette douleur qui est perceptible chez Kay? Jusqu’au dernier rebondissement, certaines questions restent en suspens. L’amour triomphe-t-il de toutes les peines ?
La correspondance commence parce que Jonathan commande des livres à la librairie de Kay. Ainsi, ce petit roman n’est pas seulement un roman sentimental, mais aussi un roman qui parle de littérature. De longues descriptions font référence à des œuvres connues et moins connues et certaines donnent bien envie d’être lues.
Histoire de littérature, histoire de passion, histoire de douleur, histoire de vie, ce livre fait sourire et rend triste en même temps. Cette histoire d’amour à distance, nait d’une passion commune pour la littérature, d’une écorchure du passé, d’une errance sentimentale. Cette histoire est banale et hors-du-commun en même temps. Les personnages sont à la fois forts et sensibles, ouverts et secrets. Leur ton, l’un envers l’autre, devient au fil des lettres plus tendre, parfois plus éloigné, mais toujours plus ambigu. Le vouvoiement que les deux pratiquent dans leurs lettres rajoute un charme suranné aux paroles des personnages.
Ce roman est très court et fluide, il se lit donc rapidement. Cependant, le souvenir de ce livre sera probablement court également: en règle générale, la grande quantité de lieux communs ainsi qu’une certaine platitude peuvent agacer. Cependant, pendant la lecture on se prend néanmoins à espérer pour les personnages.Finalement, ce roman, qui a tout de même un côté touchant, est représentatif du style de Katherine Pancol. Si vous appréciez ses autres romans, celui-là vous apportera du plaisir, sinon vous serez probablement déçus.
Pour conclure, comme les protagonistes citant Emily Dickinson, rappelons que:
Attendre une heure est long
Si l’amour est en vue
Attendre l’éternité est bref
Si l’amour est au bout
Katherine Pancol. Un homme à distance. Albin Michel. 2002.
Katia Da Costa Issakova liked this on Facebook.