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Lancelot, le premier chevalier : Hollywood s’immisce chez Arthur et ses chevaliers

Écrit par: AI - sept.• 13•14

Le premier chevalier présente une énième tentative de dépeindre le monde arthurien. Dans ce film, Lancelot (Richard Gere), futur « premier chevalier » d’Arthur, est dépeint comme un solitaire indépendant du monde chevaleresque qui, cheveux au vent et tenue de cuir, devient finalement un chevalier quelque peu réticent.

Lancelot, le premier chevalier

Dans cette histoire, c’est Guenièvre (Julia Ormond) qui semble mener le bal en femme forte qui prend ses décisions toute seule. Elle suit son cœur ainsi que sa raison. Elle se mêle aux chevaliers et devient un membre à part entière de l’univers chevaleresque. Cependant, toutes ces tendances sont poussées à l’extrême afin de montrer qu’un homme de basse naissance peut devenir chevalier grâce à ses qualités tandis qu’une femme peut être un membre important de la société masculine. Le monde d’Arthur devient alors le monde des possibilités démocratiques où tous les hommes sont égaux et où les méchants sont clairement opposés aux gentils.

La mise en scène – très « hollywoodienne » – fait de Lancelot un espèce de surhomme, qui saute des tours, défie les éléments et les hommes ainsi que diverses machines moyenâgeuses. Arthur (Sean Connery), bien plus âgé que Lancelot dans cette adaptation, embrasse la figure du père pour ce dernier. L’histoire des chevaliers de la table ronde est adaptée et ses éléments principaux sont quelque peu (ou même beaucoup) réécrits, se focalisant sur l’amour entre Guenièvre et Lancelot, afin de permettre aux héros principaux, ainsi qu’à leurs interprètes, de ressortir par rapport aux autres et d’avoir leur petit happy end.

Au final, Le premier chevalier est un film divertissant mais qui présente quelques problèmes au niveau du scénario. Certains traits de l’histoire sont exagérés à tel point que nous pourrions penser que le réalisateur avait peur que le film, en étant plus subtil, ne serait pas clair dans ses enjeux. Les personnages ont des caractéristiques très prononcées: Lancelot est un solitaire fort, brave et courageux, à l’écart du monde arthurien; Guenièvre est une femme volontaire et indomptable alors qu’Arthur est un homme juste et posé en retrait par rapport au couple des protagonistes. Ces personnages, avec leurs particularités, sont presque ridicules. A tel point que le spectateur pourrait se demander si, sous des airs de film sérieux, Le premier chevalier n’aurait pas été influencé par le background comique du réalisateur.

Jerry Zucker. Le premier chevalier. Columbia Pictures. 1995.


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