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Oh my God ! (Hysteria) : Une histoire du plaisir

Écrit par: JS - oct.• 04•14

Dans la Londres victorienne de la fin du XIXème siècle, Mortimer Granville (Hugh Dancy), jeune médecin qui adhère aux progrès de la science pour faire avancer la médecine, peine à se faire entendre par ses confrères. Après un énième renvoi, il entre au service du Dr. Dalrymple (Jonathan Pryce), spécialiste dans le traitement de l’hystérie féminine. Le traitement que se dernier préconise est la stimulation manuelle des patientes afin de leur faire atteindre un paroxysme qui permet d’avancer vers leur guérison. Rapidement, le Dr. Granville est sujet à des crampes, qui rendent sa pratique moins efficace. Avec l’aide de son ami, Sir Edmund St-John Smythe (Rupert Everett), passionné de nouvelles technologies, il élabore un objet qui permettrait de soigner les patientes en épargnant les mains du docteur : il invente donc le premier vibromasseur. En parallèle, la fille au fort tempérament (Maggie Gyllenhall) du Dr. Dalrymple, féministe engagée, aimerait qu’il s’occupe plutôt des plus démunis plutôt que de soigner des femmes qui, comme elle l’estime, n’en ont pas particulièrement besoin.

Oh my God!

Il est clair que le sujet prête à sourire. Avant de voir le film, on pourrait presque croire à une blague, mais non. Cette comédie anglaise, traitant au final de l’émancipation féminine, est bien menée, même si elle tend vers une certaine dose de grotesque et de caricature. Cette combinaison ne choque pas pourtant, puisqu’elle va bien avec le ton du film, qui se veut décalé – sans tomber dans la paillardise. Par ailleurs, l’histoire est basée sur des faits réels : le premier vibromasseur a réellement vu le jour dans les années 1880, inventé par un médecin et son meilleur ami. Le côté historique du film est intéressant ; il dépeint en effet bien la société masculine du XIXème siècle, qui ne laisse que peu de droits – voire pas du tout – aux femmes. Les rebelles – dont Miss Dalrymple est un exemple – se voyant qualifiées de malades hystériques et, dans les cas les plus extrêmes, sont internées et/ou subissent de force une hystérectomie. L’hystérie – étiquette dont on afflige les femmes qui ne rentrent pas dans les normes instaurées par la société et ses bonnes mœurs – étant considérée pendant très longtemps comme une maladie féminine très répandue.

Nous ne sommes pas face à une grande performance d’acteurs, mais le casting choisi fonctionne et les comédiens parviennent à donner le sentiment d’une réelle complicité ; l’humour anglais est parfois délectable dans le jeu et les dialogues.

Petit bémol toutefois, le happy end est prévisible et la romance prend ainsi petit à petit le dessus sur le véritable sujet du film. Celui-ci – prenant au départ la forme d’un pamphlet féministe – commence donc à gonfler, mais s’essouffle quelque peu.

En définitive, ce n’est pas ce qu’on peut appeler un « grand film », mais la comédie est drôle, légère et fait sourire – elle a d’ailleurs peut-être plus de succès auprès de la gent féminine. On n’en demande pas plus pour sortir de la morosité des jours d’hiver qui s’annoncent !

Tanya Wexler, Oh my God ! (Hysteria), Informant Media, WDR / Arte, Delux Production, Arte France Cinéma…, 2011.


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