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Le flûtiste invisible : Hasard ? Destin ? Vie ?

Écrit par: JS - déc.• 20•14

Mieux que Schindler encore, Einstein a proposé la plus juste définition de cet indéfinissable avec la phrase qui sert d’exergue à ce roman : « Tout est déterminée par des forces sur lesquelles nous n’exerçons aucun contrôle. Ceci vaut pour l’insecte autant que pour l’étoile. Les êtres humains, les légumes, la poussière cosmique – nous dansons tous au son d’une musique mystérieuse, jouée à distance par un flûtiste invisible. »
Le flûtiste invisible a joué sa musique mystérieuse dans les trois séquences de ce livre. Hemingway écrivait à propos de l’un de ses textes : « Si le lecteur le souhaite, ce livre peut être tenu pour une œuvre d’imagination. »

Le flûtiste invisble

Le flûtiste invisible (formule qui est donc empruntée à Albert Einstein) est plus un recueil de trois nouvelles qu’un roman ; trois nouvelles qui sont liées par un même fil rouge : le hasard (ou qu’importe le nom qu’on lui donne). Ce hasard qui fait que certains événements bouleversent une existence, que certaines rencontres forgent le futur et le façonnent d’une manière parfois inattendue.

Un jeune Français dans un bateau qui le mène en Amérique rencontre une Américaine qui l’entraîne dans un jeu où règnent manipulation et sensualité. Un homme en aborde un autre pour lui dire qu’il a faillit le tuer, que celui-ci était dans sa ligne de mire en Algérie. Un voisin qui, enfant, a échappé à Auschwitz parce qu’il avait froid.

Les trois contes – car on peut dire que Philippe Labro se place bien en conteur – baignent dans un certain flou. Les paroles rapportées sont-elles fidèles ? Un flou, une ambigüité, avec laquelle l’auteur joue. Il mène le jeu en donnant une teinte optimiste aux récits. Car l’auteur veut manifestement nous montrer que cette main invisible qui guide nos actions est, au final, bienveillante.

Toutefois, on est un peu déçu face au caractère court des récits. On voudrait en savoir plus et on reste sur notre faim… Par ailleurs, on a droit, pendant la lecture, à une petite dose de superficialité, comme si ce thème du hasard était un peu artificiel. En effet, certaines interventions de l’auteur du présent (et non l’auteur du passé : l’auteur-personnage), que l’on pourrait qualifier de philosophiques, ont un petit arrière-goût de surfait ; comme si on avait le droit à une leçon de vie.

En somme, le but de ce livre semble être de nous amener à réfléchir sur notre propre vie, même s’il a un côté un peu léger.

Philippe Labro, Le flûtiste invisible, Gallimard, 2013.


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