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Fargo: De la neige blanche, du sang pourpre et de l’humour noir

Écrit par: AI - nov.• 14•15

La série Fargo, proposée par la plateforme Netflix, a entamé cette saison le deuxième round.
Adaptée du film éponyme des frères Coen, cette série est un petit bijou d’humour noir. Série d’anthologie, ses deux saisons proposent au spectateur de découvrir des personnages et des histoires différentes. Si dans la première saison, nous sommes plus proches du film, la seconde raconte une nouvelle histoire. Du Minnesota de la première saison, nous retournons donc dans le passé, en 1979, au Dakota du Sud.
Bien que différentes l’une de l’autre, les deux saisons de Fargo se valent et la série possède une atmosphère bien à elle. Elle vacille entre tragédie et comédie où, dans les moments les plus tendus ou tristes, la situation peut devenir complétement loufoque. Au fil des épisodes on plonge dans un univers de plus en plus noir et obsédant sans pour autant être lourd. Derrière les paysages enneigés, se cachent des personnages dont le spectateur découvre les couches cachées d’épisode en épisode. La violence élit ici domicile dans l’ombre, mais parfois aussi au grand jour. La narration subtile nous fait osciller entre violence, cynisme, drame et humour. Fargo pourrait être résumé ainsi: «Comment un concours de circonstances rocambolesque peut mettre en place un engrenage criminel» !

Fargo, saison 1

Fargo, c’est surtout du blanc, du rouge et du noir: du froid et de la neige, du sang et des meurtres, de l’obscurité. Le tout est agrémenté d’humour – plutôt noir vu le thème – et de suspens. Au-delà de ces ingrédients, la recette contient aussi des dialogues croustillants, des prises de vue et une bande-son singulières ainsi que des personnages charismatiques.

La série est plutôt prenante et bien rythmée même si parfois elle peut tirer en longueur et être légèrement schématique. Cependant, les rebondissements du scénario restent pour la plupart palpitants et au final la série est agréable à regarder.
Les frères Coen étant les producteurs exécutifs, la série est tout de même saupoudrée du style « coenien ». Quand on regarde les divers épisodes, on ne se rappelle par seulement Fargo mais aussi d’autres films des Coen comme No Country for Old Men. Au final, la série est bien plus qu’une pale adaptation du film Fargo. C’est une véritable ode à l’univers créé par les frères cinéastes. Bien entendu, même si la série n’est pas un remake du film, il y a quelques clins d’œil et des détails visuels et auditifs qui reviennent et qui feront plaisir aux amateurs du film, surtout dans la première saison. Il y a aussi, dans le film comme dans les deux saisons de la série, l’avertissement bidon « Ceci est une histoire vraie » qui en réalité n’est pas du tout vraie. Au-delà de ça, on peut regarder la série comme une œuvre à part. Les relations entre les protagonistes ne sont pas les mêmes et l’histoire s’éloigne de l’originelle.

Dans la seconde saison, des explosions de violence se mêlent à des touches d’humour et des dialogues dignes d’une sitcom, au détail près que ces derniers sont bien plus fins. Si nous savons que l’histoire est inventée, malgré l’avertissement du début, elle s’inspire d’événements historiques – comme l’ambiance post-guerre du Viêtnam – et enrichit ainsi le scénario. En outre, la réalisation raffinée de la série est agréable et les clins d’œil à la manière de filmer de l’époque – des fondus noirs, une photo légèrement délavée, l’idée des split screen et de la mise en scène de certains événements qui ne sont plus simplement relatés, mais qui nous sont montrés pendant que l’acteur parle – sont tout simplement délectables.

Les séries d’anthologie, comme Fargo ou True Detective, permettent aux acteurs de cinéma de faire un détour par la télévision. Ainsi, le casting de ces séries est rempli d’acteurs de première classe, conférant ainsi un tout autre niveau à celles-ci. Tandis que dans la première saison le spectateur se délecte du jeu de Martin Freeman, autrement dit aussi Bilbo le Hobbit, ou encore de Billy Bob Thornton qui joue un sociopathe et tueur de sang-froid regardant les gens avec une sorte de sourire en coin, légèrement inquiétant, la saison 2 propose une palette de personnages charismatiques servis par un casting des plus notables: Patrick Wilson, Ted Danson, Kirsten Dunst, Jean Smart et Jesse Plemmons campent chacun des personnages principaux hauts en couleurs qui oscillent entre réalisme, cocasserie et violence. Le dosage est parfait. Petite remarque cependant au niveau du casting féminin: si Kirsten Dunst n’est pas tout de suite reconnaissable dans ce nouveau rôle, la mère de How I met your mother se fait sentir dans le jeu de Cristin Milioti.

Tandis que l’hiver installe gentiment ses pénates vers chez nous, c’est le bon moment pour se lancer dans le visionnage de cette série qui nous embarque dans une saison hivernale pas comme les autres. Âmes sensibles s’abstenir!

 


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